Le silence des livres

Un jour, assis sur un vieux caillou j’ai contemplé mon désarroi, et pour paraître plus vrai je lui ai raconté des histoires. Paraît-il que la montagne c’est public car il n’y a personne, moi je suis triste dans le privé, dos à la vie. A mi-chemin j’ai lâché les dernières branches en espérant toucher le sol, que voulez-vous la gravité m’attire et parfois je me dis que la vie est un couloir d’ascenseur.
Alors que j’étouffais pour léviter, un éléphant de pacotille m’a dit qu’il ne servait à rien de voyager dans les sept mers, qu’aucune ne me reconnaîtrait. Mais j’avais du mal à l’entendre, mon oreille droite bourdonnait depuis que l’autre était tordu. Du coup, lassé d’entendre tous ces gens parler du bon temps à l’imparfait je lui ai sobrement répondu que mes « je t’aime » ne sont pas perdus. Comme une virgule dans la phrase. Après tout, aime-t’on pour les bonnes raisons ? C’est aussi ma mauvaise foi qui m’a fait gagner le concours de la souffrance. Ouvert aux quatre vents, plus fort que la pluie en Mars, le réel de l’affamé décevant.
Puis le lendemain, presque au bout de ma vie j’ai mis la mort dans ma poche. C’était écrit sur un paquet de cigarettes et j’ai arrêté de boiter pour faire demi-tour, car c’est de ne point y croire qu’on a arrondi la terre.

Le silence des livres

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