Lecture en rangs donnés

Ecrire sur le rien utiliser des mots violent
quasi arien. Isolée sur son il, elle trône
tranquille, prône la quille qui l’enivre et
offre la sensation de vivre. Se
gargariser d’ombres et de malheurs,
la lumière brûle assurément la rétine et
la pine n’offre guère de douceur. Le manque
de rien du gosse de riche effondré dans
son tout bien illusoire. Poser des mots
sur un papier, le plier, avion futile inutile
qui file au gré du vent. Abandonner
les filles proche des tornades ; le lien
ferme, attache et emprisonne. Rêve
empoisonné : être l’élu, tenter de se faire lire
plutôt qu’élire. Aimant peu attirant, attitré
inféodé aux images mensongers, raconter
un passé passif. Difficile de devenir actif.
Activation haineuse de manivelle, trôner
toujours sans opinel, un peu rouillé dans
les baskets volées à l’enfance déchirée. Sertir
la couronne colère avec les diamants
d’une rivière ensanglantée. Et toujours
ces putains de tâches de rousseur. Inventer
la brume pour masquer la beauté difficile, un-
possible portant le lointain près des phares
alourdissant les paupières. Au fond du gouffre,
proche du rocher, des récifs ; s’accrocher aux
ex, quémand, ces ex crémants émoussés. Molle,
la réalité attriste, n’attire guère plus
que des conflits infondés à la conscience.
Sortir son piolet sans picoler, le planter,
tenter de creuser. Triste outil du mal-femmé.
Escalader en cantonnades
des rites puérils entre camarades. Et
si les camarades rient, forcés,
c’est que l’inverse du sourire
est fané. Marre de mentir, du
mal à sortir une dent de lait enfoncée,
abandonnée depuis bien longtemps
dans le fruit piqué aux verres d’un pêché.
Pensées arborescentes, envahissantes, que
l’on veut montrer, exposer sa merde
aux autres: doux parfum de sociabilité.

Lecture en rangs donnés

L’abîme ou l’encrier coloré

En brasse la roue coule, surréaliste
élévation de la cloche. Se nourrir
d’autre chose que de pensées,
acquérir quémand la monnaie du
chenapan moqué. Envie d’envieux,
renarder gaiement la poule d’or. Et
s’estomper ronflant les côtés
argentés cuir d’un alliage impossible.
Le cuivre jamais répondu se
répandra peut-être en chants de
blé. Seulement alors, les pivoines
seront cueillis à point nommé.
Interrogation fugace, futile, agace
au lieu d’agrafer un désir en
ballottage mensonger. Les dires
l’écrire l’écrier, l’encrier ne se videra
jamais. Comme l’a miroité l’écolier
enchaîné dans sa tête de linotte, il
en a plein le cahier. Alors autant
courir, mûrir plutôt que mourir
entier. Jamais peloter la haine,
l’amour, la moitié d’une amitié. Je
vous embrasse à midi passé.
S’embrasser sans poigner les
erreurs du passé, seul le losange
affamé semble sourire au potager.
Lui, tranquillement retourne pousse
amenuise sans ennui, aucun, la
part d’ange du coquin. Rouge fanion,
parfois fané on le croise coquelicot
parfumé. Par fumer entendre le
message des indiens, anciens
animaux transformés en humains.
Deux pailles discutent de l’un tandis
que l’orage brume au lointain. Les
grondements éclaircissent le cœur
un peu hargneux de l’amour des
enchantés. Illusions et tâches de
rousseur, un lopin de vert en
jachère il eut ; ils ont la douceur. Jet
de pierres comme deux fleurs,
effeuiller les plumes entassées. On
se couche allongés, se prosterne
sans cacher un méandre au
singulier. S’affaisser comme le baiser
d’un plaisir partagé.

L’abîme ou l’encrier coloré

La petite montagne

Il la vit, enferme l’ennui dans l’oubli
profane la plume il prolonge le rien
reçoit des épines
en récolte les pétales.
D’amour et d’eau fraîche
il ressent son odeur, simple
perception le transforme prédateur.
Il écrit les lettres ouvertes
aux cœurs fermés
des illusions. Qui l’entoure ?
Sa force vient de la beauté
éphémère déplacement invariable, invisible de son flux
jusqu’au tien. Mouvement.
Elle est là sur un banc émergé,
immergée en marge
le regard badaud. Badine
en rythme se sublime
dans sa formidable errance.
Non –
chalamment elle s’esclaffe sans l’élégance
d’une rime. Aperçoit
un enfant qui ramasse les rêves
égarés des nuits sans sommeil.
J’ai vu un enfant qui
courrait, élancé dans le vent
petit aigle. J’ai vu un enfant
filer sans se soucier des tamtam
du temps ses bottes sont mouillées. J’ai vu un
enfant improviser dans l’habitude
la danse, j’ai vu
un enfant la nuit les pleurs les âmes
sans armes. J’ai
vu un enfant sésame
des existences.

La petite montagne